Moustiers Sainte-Marie - Alpes de Haute Provence (04)
Blottie contre un escarpement rocheux à 634 mètres d'altitude, Moustiers est souvent comparée à une crèche avec son étoile suspendue dans le vide, et fait partie des plus beaux villages de France et du Parc Naturel régional du Verdon.
Moustiers-Sainte-Marie est une commune française située dans le Département des Alpes de Haute Provence (04).
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Le Moyen Âge :
Vers l'an 300 : La cité romaine de Rietz devient évêché et prend le nom de Moustiers (du latin Monasterium),
Des moines venus des Îles de Lerins (archipel français situé dans la baie de Cannes) pour évangéliser la contrée élisent domicile dans les grottes de tuf de Saint-Maurin, à proximité de la cité, aidés des paysans, ils défrichent les terrains, et créent la première communauté, des sanctuaires troglodytiques sont crées, mais sont plusieurs fois attaqués et pillés, par les Francs, les wisigoths et les Sarrasins au IXème siècle.
1052 : Un chapitre de chanoines y est fondé, et perdure jusqu’aux dons de toutes les églises de Moustiers et de la vallée à l'abbaye de Lérins en 1097.
XI et XIIème siècles : Le monastère se partage les droits seigneuriaux avec l'abbaye de Lérins, avant que le bourg rejoigne le domaine des Comtes de Provence.
XIIIème siècle : Le Comte de Provence accorde un consultat aux habitants, et installe le siège d’une baillie à Moustiers en 1300.
En 1305 : Une petite communauté juive s'établie à Moustiers (soit une cinquantaine d'habitants environ). La présence de cette communauté, d'un marché important, sont des indices montrant qu'à cette époque, Moustiers est une petite capitale régionale.
En 1312 : Guillaume de Moustiers-Gaubert, Seigneur de Ventavon, donne une procuration à son fils, le damoiseau Bertrand, pour vendre sa part de Moustiers au roi Robert. La famille des Moustiers-Gaubert est une des familles nobles les plus vieilles de Provence. J.-P. Poly signale qu'au XIème siècle, elle figure parmi les plus anciennes familles de propriétaires laïcs dont les possessions est situées dans la région du Verdon.
- La Reine Jeanne 1ère de Naples, Comtesse de Provence -
assassinée sur l'ordre de son cousin Charles, Duc de Duras
(née vers 1326 - 1382)
La mort de la Reine Jeanne 1ère de Naples et Comtesse de Provence, ouvre une crise de succession à la tête du Comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras, Roi de Naples contre le Duc Louis 1er d'Anjou (fils adoptif de Jeanne).
En Avril 1386 : La communauté de Moustiers se rallie au parti angevin après la mort du Duc et des négociations avec la régente Marie de Blois. Celle-ci accorde à la communauté le rattachement au domaine royal, ce qui signifie relever d’un autre régime légal et fiscal.
De 1442 à 1471 : Après la guerre de 100 ans et une fois la sécurité revenue, plusieurs familles venues de Sausses s'installent à Moustiers afin de repeupler la communauté.
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Du XVIe au XVIIIe siècle :
En 1540 : La baillie est érigée en viguerie en même temps que toutes celles de Provence ; elle est aussi d’une foire jusqu’à la Révolution. Le bourg connaît une grande renommée aux XVIIe et XVIIIe siècles grâce à ses faïences.
En 1668 : Un religieux, venu de Faênza (Italie), confie à un potier de la ville, Pierre Clérissy, le secret du bel émail blanc laiteux (faïence stannifère) qui va assurer avec le bleu dit « de Moustiers » la réputation des faïences locales.
Louis XIV qui a ordonné la fonte de la vaisselle d'or et d'argent pour renflouer le trésor royal, souhaite une vaisselle suffisamment raffinée et distinguée digne d'être posée sur les tables seigneuriales et princières , fait acquérir à la faïence de Moustiers une notoriété de premier ordre dans les cours d'Europe.
À la fin du XVIIIe s : Douze ateliers tournent à plein régime.
En 1788 : Moustiers est un des rares bourgs de Haute-Provence à accueillir une loge maçonnique avant la Révolution, nommée Les Indissolubles et affiliée à la Grande loge provinciale.
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Révolution française :
La nouvelle de la prise de la Bastille est accueillie favorablement, cet événement annonçant la fin de l’arbitraire royal et, peut-être, des changements plus profonds dans l’organisation de la France. Immédiatement après l’arrivée de la nouvelle, un grand phénomène de peur collective s’empare de la France. Des rumeurs de troupes de plusieurs milliers d’hommes en armes, soldés par les aristocrates et dévastant tout sur leur passage, se propagent à grande vitesse et provoquent la panique. On sonne le tocsin, on s’arme, on envoie des messages aux villages voisins pour se renseigner, ce qui propage la peur. Les solidarités se créent ainsi ; les milices formées à cette occasion constituent la base des bataillons de la Garde Nationale. Cette Grande Peur, venant de Digne et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint Moustiers et sa région le 31 juillet 1789 avant de s’éteindre.
Le prieuré Saint-Jean, qui appartenait à l’abbaye Saint-Victor, est vendu comme bien national.
Une société patriotique y est rapidement créée : elle fait partie des 21 premières créées dans les Basses-Alpes, avant juin 1792. Le 5 frimaire an III, le représentant en mission Gautier épure la société.
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Époque contemporaine :
Le 02 décembre 1851 : Le coup d'Etat du commis par Louis Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 14 habitants de Moustiers-Sainte-Marie sont traduits devant la commission mixte, la majorité étant condamnés à la déportation en Algérie.
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En 1873 : Le dernier four à faïence s'éteint, La nouvelle mode de la porcelaine et de la faïence fine anglaise met fin à la fabrication des très belles pièces produites à Moustiers et qui ont fait sa renommée dans les cours d'Europe aux XVIIème et XVIIIème siècles.
- Marcel Joannau dit Marcel Provence -
(1892-1951)
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Jusqu’au milieu du XXe siècle : la vigne est cultivée à Moustiers Sainte-Marie sur plusieurs dizaines d’hectares, le vin est destiné à l’autoconsommation et à la vente sur les marchés locaux. Aujourd'hui, cette culture est abandonnée.
- Le Riou -
L'église Notre-Dame qui fut à l'origine la chapelle d'un monastère important, est constituée d'un ancien cloché lombard à la structure bien étrange. Cette tour carrée haute de 22 m est composée de quatre étages de baies romanes.
Datant de 1447, elle fait partie des quatre clochers mouvants recensés en Europe, construits avec tant d'habileté qu'ils bougeaient en même temps que les cloches. Pendant longtemps, on crut à une défaillance de la construction ce qui entraîna un renforcement des murs pour l'immobiliser.
Le coeur de l'église renferme un sarcophage du IVème siècle en marbre blanc servant aujourd'hui d'autel.
La deuxième église, Notre-Dame-de-Beauvoir est située dans l'échancrure où coule le torrent du Riou, elle est un important centre de pélerinage. Perchée dans les grottes de Tuf, à l'endroit où s'installèrent les premiers moines, elle offre un point de vue incomparable sur toute la vallée mais il faut gravir... les 365 marches.
Une étrange étoile dorée est suspendue à 250 m au-dessus du vide grâce à une chaîne tendue entre deux montagnes.
La légende raconte, qu'elle aurait été placée là au XIIème Siècle, en ex-voto par le Chevalier Blacas pour remercier dieu d'être revenu vivant des croisades.
Dans mes valises : Pour ma part, j'ai craqué pour un petit chat en faïence (presse papier), inspiré du chat de l'artiste, on peut le trouver à "Art Provençal - Le Cloître" près de l'église -
Les + : Un adorable village qui mérite bien son titre d'un des plus beaux villages de France,
Il est très agréable de flâner dans les ruelles, de se laisser aller à choisir une faïence...
Ne partez pas sans avoir dégusté une glace à la lavande !
Les - : Il faut être très patient pour trouver à se garer.
La village était envahi de mouches à cause de la chaleur.
Regret : Cet après-midi là il faisait très chaud, je n'ai pas eu le courage de monter à la 2ème église, d'où le panorama paraissait magnifique.
* * * * * Bises Aile * * * * *