Angle-sur-l'Anglin - Vienne (86)
L'histoire d'Angles-sur-l'Anglin commence il y a 14 000 ans.
Sur les rives de l'Anglin dans l'abri du Roc aux Sorciers, les hommes magdaléniens ont sculpté des bas-reliefs représentants des animaux et des formes humaines. Cet ensemble découvert en 1948, unique au monde n'est pas ouvert au public, il est néanmoins possible de se rendre au Centre d'interprétation qui s'attèle à étoffer les lieux au fur à mesure de leurs découvertes.
Cela ne s'arrête pas là, flâner dans les venelles ou grimper à son château sont de beaux instants.
La "Huche Corne"
Actuellement une des plus belles vues panoramiques d’Angles, c’était autrefois un endroit stratégique pour les soldats qui pouvaient surveiller l’entrée d’ennemis par la ville basse.
Hucher signifie, appeler : les soldats huchaient dans une corne pour avertir la population de l’éventuelle arrivée d’assaillants.
Historique :
1025, Le Château est édifié à plus de 40 mètres de haut, par Gilbert, évèque de Poitiers.
1310, Guichard d’Angle naît au château.
1360, Suite au Traité de Brétigny, il céde la forteresse aux Anglais.
1372, Le Château est repris par Du Guesclin.
- Bertrand du Guesclin (1320-1380)-
Début du XVème, deux évêques entreprennent de remanier la vieille forteresse. Hugues de Combarel fait édifier un logis d’habitation qui évoque déjà la Renaissance. Il modifie aussi le vieux donjon et signe son œuvre en y apposant ses armes sculptées : 3 coquilles Saint-Jacques et une demie molette d’éperon.
Guillaume Gouges de Charpaigne poursuit son œuvre.
Pendant les guerres de religion, les protestants, avec à leur tête Coligny, pillent le château et l'abbaye Sainte-Croix avant d’être battus à Moncontour.
50 ans plus tard, les épreuves recommencent et les partisans de la Fronde prennent la forteresse
1652, Reconquête par le Duc de Roannez, Gouverneur du Poitou pour Louis XIV. la forteresse est considérée comme ruine.
1708, Le domaine est confirmé comme ruine, le Parlement de Paris exempte les Evêques de Poitiers de leur devoir d’entretien.
1792, La forteresse est confisquée et la Commune décide de l’utiliser comme carrière de pierres. Mais l’accès est tellement difficile et la demande peu importante, les ruines sont sauvées.
XIXème siècle, elle est transformée en parcelles cultivables. Les Anglois y entretiennent leur jardin.
1882, Le Château est acheté par le baron de Puynode, propriétaire du Château des Certeaux. Sa veuve revend le château à la société des Antiquaires de l’ouest en 1921 qui le fait classer monument historique en 1926 avec l’Eglise Saint-Martin et les restes de l’abbaye Sainte-Croix.
La Commune rachète la forteresse pour le franc symbolique en 1986 et s’emploie à sa sauvegarde.
Le Pont du Moyen-âge assurait la liaison ville basse – ville haute.
1740, Les piliers se renversent suite à des inondations et des glaces. Les travaux de reconstructions jugés trop coûteux il est remplacé par un bac.
1842 et 1845, Reconstruction du pont qui rejoint la ville haute à la nouvelle route de Maillé construite en 1835 au travers des ruines de l’abbaye Sainte-Croix.
Le pont actuel sera achevé après la première guerre mondiale.
Le Moulin situé au pied de la forteresse était celui de l’Abbaye réservé à l’usage des moines et des habitants de Sainte-Croix.
A la Révolution, il est vendu aux enchères comme bien du Clergé.
Plusieurs propriétaires se sont succédés et plusieurs fonctions lui ont été attribuées : scierie, meule à grains.
"Retraité" vers 1968, il s'agit aujourd'hui d'une résidence secondaire.
Sur la rive gauche de l'Anglin, sous la protection du château, se trouve l'abbaye Sainte-Croix.
Fondée en 1080 par Isambert Ier, vers 1094, le pape Urbain II fait remplacer les moines bénédictins par des chanoines réguliers de l’ordre de Saint-Augustin, qui tiendront l’abbaye jusqu’à la Révolution.
Au XIIIe siècle, les religieux partagent leur temps entre prière et étude des arts.
La première pierre de l'église Sainte-Croix est posée en 1175 par Guillaume Tempier, évêque de Poitiers, et consacrée en 1192 sous le règne de Philippe Auguste.
L’abbaye s’enrichit vite de nombreux dons et d’échanges avec celle de la Merci-Dieu proche de La Roche Posay. Mais à la fin de la guerre de cent ans, en 1428, les ressources ont tellement diminué qu’il ne subsiste que 10 moines au lieu de 24.
Les abbés s’y succèdent et à partir de la fin du XVIème siècle, Sainte-Croix devient une abbaye en « commende ».
Détruite en 1567 par les Calvinistes, une partie de la nef fut restaurée vers 1660 pour donner la chapelle actuelle.
En 1768, à la fin du règne de Louis XV, on dénombre encore 5 moines.
A la Révolution, les maisons des chanoines sont vendues comme biens nationaux à des particuliers, mais l’abbaye reste propriété de l’Etat et personne ne l’entretient.
La façade et les restes de l'église sont particulièrement remarquables par l'architecture de transition qui les caractérise. Ils annoncent le style gothique : portail à ogive surbaissée, élancement et importance des ouvertures, colonnettes délicatement sculptées.
- Deci-delà, quelques repos d'Ailes ... -
(Textes retravaillés à l'aide des tablettes trouvées sur place et du site http://www.anglessuranglin.com/)
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