Ce week-end visite de la Collégiale de Faye-la-vineuse à 7 kms de Richelieu...

La ville était autrefois située sur une butte plantée de vignes, avec une population au Moyen-Age avoisinant les 11.000 habitants. Cette cité prospère déclina avec les guerres de religion à la fin du XVI ème, ses maisons furent incendiées, ses pierres démantelées et utilisées pour construire la ville de Richelieu et son grand château (du château de Richelieu il n'existe que l'orangerie, sa Roseraie et son grand parc).

La Collégiale St Georges est une église fortifiée en haut existe encore le chemin de ronde (accès impossible pour le moment à cause des travaux).
Le choeur date du XIIème (style Roman)
Plusieurs chapiteaux sont sculptés de feuillages et d'animaux fantastiques.

La crypte date du XIème, elle renfermait les sarcophages des religieux, sarcophages fondus pour les besoins  de la guerre, il n'existe malheureusement aucune archive sur leurs aspects. L'intérêt de la crypte réside uniquement dans les chapiteaux qui montrent l'adoration des mages, la marche des croisés et des pélerins vers Jérusalem. La hauteur de plafond est assez importante ce qui peut laisser supposer qu'elle a été construite sur les bases d'une ancienne église.

Nous sommes tombés sur un jeune guide qui connaissait vraiment bien son sujet, intarrissable, il nous a fait un exposé complet sur l'ambiance qui régnait à Faye à travers les temps.

Après une promenade par les petits chemins de campagne, nous avons découvert un très joli Château, celui de la Roche du Maine également dans le 37.

Il s'agit d'un château privé, construit entre 1515 et 1530 sur des fondations anciennes par Charles Tiercelin, Capitaine des armées de Louis XII et de François 1er, il associe le style forteresse (pont-levis, chemin de ronde, canonnières) et celui du style renaissance (sculptures et galeries à arcades).

Le château avait souffert du temps, de grands travaux ont été entrepris pour sa restauration (prix des chefs d'oeuvres en péril en 1990).

Petite anecdote amusante : Devant le château quelques voitures immatriculées d'autres département, un panneau d'affichage présentant le château où j'ai pu glâner les renseignements ci-dessus, laisse supposer qu'il se visite ...

Je passe le porche d'entrée pour aller voir de plus près ce beau monument et ramener des photos, et là deux dames en robes de soirée s'avancent vers moi, grands sourires.

L'une d'entre elles me tend la main comme à une amie de longue date : "Bonjour je suis une amie de Nathanaël-le ?"
Je lui rend son salut... "Oh là ce n'est pas ce que vous croyez je suis simple visiteuse..."
La dame accuse l'erreur et conserve le sourire,
Plus ennuyée qu'elle, j'explique : "Je suis désolée de vous avoir dérangées, j'ai vu des voitures, un panneau d'explications à l'entrée, Le château se visite ?",
"Sur rendez-vous" me dit-elle,
Manifestement, elles ne font pas visiter aujourd'hui ;0)
Je fais ma photos presque comme une voleuse mais elle tient à me souhaiter bon retour.

La minute qui suit je dis à Monsieur Aile  "Zut finalement j'aurais dû jouer le jeu histoire d'aller voir l'intérieur" ;0)

Bien que pour une soirée j'aurais eu fière allure avec mes tongs et mes cheveux en pétard coiffés par le vent bouillant de cette après-midi caniculaire :0)

Un souvenir me revient pourtant à l'esprit,  où j'avais été "en douce" photographier de la même manière un joli château par la petite porte, 10 ans après j'allais tranquillement y boire le thé ;0P

Dimanche, petit tour du côté de Rochecorbon à quelques kilomètres de Tours, le temps n'est plus si beau, les nuages gris sont menaçants.

Une petite église adossée à la roche, nommée également St Georges est ouverte exceptionnellement ce dimanche, alors pourquoi pas ?

Sur la façade de jolies pierres sculptées de l'époque mérovingienne,

En entrant, le regard est attiré par de sublimes frises datent du 11ème Siècle  (à gauche Le lavement des pieds par le Christ) et 12ème Siècle (à droite la Cène), plus nous avançons dans les siècles plus les détails sont améliorés (expressions des visages, plis des tissus).

Deux Techniques de peintures murales pouvaient intervenir pour ces époques :
-> Des couleurs à l'eau appliquées sur l'enduit fraîchement posé,
-> Les couleurs appliquées avec un liant.

La première plus résistante que la seconde ; C'est aussi la raison pour laquelle les frises témoignent encore aujourd'hui d'une certaine fraîcheur et sont les plus visibles. Juste en dessous la technique des liants n'a pas résisté aux outrages du temps, il ne reste que quelques traces. Toutes étaient toutes recouvertes de badigeon, elles n'ont revu le jour qu'à partir de 1992 lors de restaurations !!

Selon les évènements : Guerres de religion, Révolution, etc. Les peintures étaient pouvaient être recouvertes soit pour les mettre au goût du jour, soit par les fidèles afin de les préserver des pillards et des saccages, et parfois même recouvertes par des enduits. Régulièrement dans les châteaux et les chapelles, des découvertes surprenantes ont lieu lors des restaurations. Nous sommes loin d'avoir tout vu...

Il est intéressant de voir également la crypte creusée en prolongement de l'église dans le tuffeau.

Nous sommes revenus dans le présent sous une pluie battante.

Voilà un petit résumé du week-end, à bientôt !