Grignan - Drôme provençale (26)
Le village de Grignan coiffé de son Château est situé à 26 kilomètres au sud-est de Montélimar en Drôme provençale.
Le Château de Grignan, mentionné dès le 11e siècle, occupe un plateau dominant le village installé sur ses pentes dès le Moyen Age. D’abord propriété de la famille de Grignan puis de la famille des Adhémar, le Château médiéval est transformé en une prestigieuse demeure de plaisance à la Renaissance, il est surnommé le Versailles du midi. Au 17e siècle, époque où la correspondance de la Marquise de Sévigné évoque l’éclat de cette cour provençale.
Ce Château, partiellement démantelé pendant la Révolution puis reconstruit au début du 20e siècle, abrite aujourd’hui des collections de mobilier d’art, de peintures et d’étoffes précieuses.
Musée de France et Monument historique classé, il propose une riche programmation théâtrale, musicale, littéraire, ce que nous avons d'ailleurs constaté au mois d'août avec la grande scène installée devant l'entrée.
(Je vous conseille d'aller voir Wikipédia très complet au sujet du Château, pour en savoir plus c'est >>ici<<)
- La Fontaine de la Marquise de Sévigné -
- Montée au Château -
- L'entrée du Château -
La Marquise de Sévigné
(1626 - 1696)
Marie de Rabutin Chantal est née à Paris le 5 février 1626, de Celse-Bénigne de Rabutin, Baron de Chantal et Marie de Coulanges, qu'elle perd respectivement en 1627 et 1633.
Elevée par son grand-père Philippe de Coulange jusqu'au décès de celui-ci en 1936, puis par son oncle, pendant qu'un autre de ses oncles l'abbé Christophe de Coulanges, sera son ami paternel et l'administrateur de ses biens, sa jeunesse est heureuse et reçoit une bonne éducation.
En 1644, elle épouse le Marquis Henri de Sévigné (1623-1651), de cette union naîtra
une fille Françoise en 1646, et un fils Charles en 1648 ;
En 1651, la Marquise de Sévigné, alors âgée de 25 ans se retrouve veuve, son mari perd la vie suite à un duel l'opposant à l'amant d'une de ces maîtresses.
La jeune femme très appréciée par sa beauté et son esprit suscite beaucoup de convoitise, elle tient salon (le 20ème plus grand salon), va au théâtre, au prêche, au concert, lit énormément, mais surtout elle écrit de nombreuses pages.
Elle décide pourtant de ne pas se remarier et de se rendre plus discrète en quittant le milieu de la cour, ne fréquentant le Louvre que pour y montrer sa fille, considérée comme "la plus jolie fille de France".
Pourtant, Françoise épouse en 1669 à Paris le Comte de Grignan, divorcé, la quarantaine le visage ingrat, couvert de dettes, la dot de sa jeune épouse lui permet de les couvrir. Le couple part ensuite s'installer à Grignan en 1671, où le Comte est nommé Lieutenant Général de Provence ;
Pour la Marquise qui souffre énormément de la séparation d'avec sa fille, il ne reste que son fils dépensier à la réputation libertine, à cela s'ajoute des soucis d'argent et des problèmes de rhumatisme aux jambes, des convulsions de la main.
En 1671, elle part séjourner dans son Château des Rochers près de Vitré en Bretagne, elle y trouve tantôt nostalgie, tantôt tristesse, se console tant bien que mal pendant ses heures de solitude en se promenant jusqu'à très tard les bois de sa propriété, admirative de la nature. Elle commence alors la correspondance avec sa fille.
De 1672 à 1688, elle retourne à Paris pour la retrouver, les rapports sont parfois tendus entre mère et fille, son amour maternel excessif exaspère Françoise de Grignan, la Marquise séjourne régulièrement aux Rochers, notamment pendant des périodes de deuils.
En 1684, elle fait la connaissance de l'épouse de son fils, la description qu'elle en fait est peu flatteuse ...
En 1690 - 1691, elle quitte la Bretagne pour la chaleur de Grignan, puis repart quelques années à Paris,
En 1994, retour à Grignan où elle décède de la petite vérole (variole) en 1696.
L'échange de correspondance entre Mme de Sévigné et sa fille, la Comtesse de Grignan, s'effectue pendant vingt cinq ans au rythme de deux ou trois lettres par semaine.
30 lettres ou extraits de Mme de Sévigné sont éditées clandestinement entre 1725 et 1737, sa petite fille Pauline de Grignan, Marquise de Simiane, décide d'en faire publier 614, les sélectionne et les fait réécrire suivant le goût du jour, ce qui fait encore aujourd'hui se poser la question sur leur authenticité, seule la moitié est considérée comme provenant de la main de la Marquise.
Madame de Sévigné se plie aux conventions de la lettre lorsqu’elle écrit à des personnes qui lui sont supérieures en rang ou lorsqu’elle rappelle, à sa fille notamment, de ne pas oublier d’écrire à des moments particuliers de la vie comme une naissance, un mariage ou un décès. Mais si Madame de Sévigné respecte ces règles de sociabilité, elle avoue que «c’est une chose plaisante à observer que le plaisir qu’on prend à parler, quoique de loin, à une personne que l’on aime, et l’étrange pesanteur qu’on trouve à écrire aux autres». Car c’est surtout dans les lettres à sa fille, une fois libérée des carcans des règles, que Madame de Sévigné peut déployer tout le talent de « [sa] plume qui va comme une étourdie ».
Mais si le but premier de la lettre est de communiquer avec un absent, elle remplace bien souvent la conversation et devient un moyen d’apprécier des qualités littéraires. La volonté de Madame de Sévigné de faire partager ses lettres à un cercle mondain, même restreint, demeure cependant fortement ambivalente. L'expérience de publicité de ses écrits est surtout associée pour elle à la situation délicate qu'elle a connue pendant le procès de Fouquet, un de ses amis, chez qui les autorités royales retrouvent un certain nombre de ses billets, créant chez elle une vive inquiétude. À de nombreuses reprises dans la Correspondance, on retrouve cette angoisse vis-à-vis d'une possible incompréhension ou des mauvaises interprétations qu'un tiers qui n'appartiendrait pas au dialogue épistolaire pourrait produire (notamment lorsque son cousin Bussy-Rabutin entend présenter au roi Louis XIV ses Mémoires dans lesquels figurent quelques lettres écrites par Mme de Sévigné). La diffusion mondaine de ses écrits est donc fortement sujette à caution, même si force est de constater que l'esprit des lettres se joint naturellement à cet univers. L’esthétique des lettres de Madame de Sévigné a une autre particularité chère aux mondains : la variété. Dans le but de ne pas ennuyer le lecteur, celle-ci change rapidement de sujet. Ceci est surtout visible dans les lettres adressées à sa fille, car elle savait que dans une correspondance aussi importante que la leur, la manière de raconter et la variété des sujets traités étaient indispensables pour entretenir un échange dynamique et ainsi ne pas tomber dans la monotonie. Souvent ce changement se fait avec un avertissement de la Marquise lorsque le sujet se prolonge : « Je ne veux pas pousser plus loin ce chapitre », « Je hais mortellement à vous parler de tout cela ; pourquoi m’en parlez-vous ? ma plume va comme une étourdie » ou encore un simple « ma basta » (« mais suffit » en italien).
Les lectures religieuses de la Marquise ont nourri son badinage au même titre que sa spiritualité, elle garde en général une attitude libre face à la religion. En effet, on remarque de sa part une désacralisation du langage religieux. Madame de Sévigné aimait tout particulièrement les auteurs et la pensée des jansénistes. On ne peut alors que savourer l'étonnant écart entre les mots de la Marquise et sa foi religieuse. La liberté qu'elle prend dans l'écriture ne permet en rien de statuer sur la profondeur ou la nature de ses convictions.
Au travers de sa correspondance on peut trouver la description des hommes et des choses de son époque, elle fut en quelque sorte chroniqueuse de son temps.
- Morceau d'étoffe de sa présumée robe avec laquelle elle fut inhumée -
- La terrasse pour le château, toît pour l'église ... -
- Ci-dessous détails des gargouilles ornant la façade en réfection -
- L'Eglise dont la toiture à galerie est aussi la terrasse du Château -
- La tombe de la Marquise de Sévigné -
* * * A bientôt, bises, Aile * * *