La triste histoire de mon honorable arrière Grand-Père, dernier Rescapé de la Catastrophe de Courrières
Honoré Couplet
mon arrière grand-père
Un souvenir émouvant raconté en partie par Maman
pour l'émission "Histoire"
(cliquer sur sa photo pour écouter cette incroyable histoire vraie)
Résumé d'...Histoire..."
Honoré Couplet est mort 3 fois, dont 2 fois pour la France. Fils de mineur, Honoré Couplet est employé à l'âge de 13 ans par la compagnie des mines de Courrières, qui exploitait alors le gisement de charbon du Pas-de-Calais aux alentours de Courrières, à côté de Lens. Ce gisement fournissait alors 7% de la production nationale de charbon. Le 10 Mars 1906, un terrible coup de poussière de charbon provoque une déflagration qui fera au total 1 099 morts, soit la plus grande catastrophe minière de France de tous les temps. Par miracle, 20 jours après la catastrophe, 14 survivants, après avoir vécu l'enfer, parviennent à rejoindre la lumière du jour. Parmi eux, Honoré Couplet.
Après la catastrophe, Honoré ne parvient plus à redescendre dans la mine. Il doit changer de métier et devient marqueur d'heure pour la compagnie minière. Il ne va plus en sous-sol. Il est ensuite mobilisé pour la guerre de 14. Il est gazé deux fois, puis très gravement blessé à Verdun et il sera laissé pour mort sur le champ de bataille. Il faudra l'insistance de l'un de ses copains soldats, persuadé qu'il n'est pas mort, pour qu'on aille le rechercher. Après la Première Guerre mondiale, Honoré Couplet démarrera sa troisième vie : il sera comptable, jusqu'à sa retraite, au tramway de Lille.
Certains documents écrits par mon Arrière Grand-Père et lus par Maman ont été confiés au Centre Historique Minier de Lewarde afin de les préserver.
Je n'étais pas assez grande à l'époque pour écouter mon Arrière Grand-Père raconter tout cela lui-même,
je ne garde en tête que l'instant d'une photo prise lors d'un de ses derniers Noël,
il était important que Maman raconte ce qu'en savaient ses parents, et ce qu'elle se rappelait elle-même,
pour que jamais ne soit oublié, l'homme courageux et fier, lié malgré lui à cette triste histoire régionale.
Olivier mon frère et moi-même en compagnie
de notre Arrière Grand-Père
avec Maman
Flo
Aujourd'hui, je ne peux m'empêcher d'être soulagée en regardant mon fils à l'âge où son arrière-arrière grand-Père rentrait à la mine, d'être un enfant qui vit sa vie d'enfant et qui ne manque de rien. Je n'accepterai jamais qu'il rechigne à faire ses devoirs le soir, nous ne sommes que trop conscients qu'avoir la possibilité de suivre des études est une chance, une chance que le petit Honoré, lui, n'avait jamais pu suivre, c'est seul qu'il s'était construit.
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Il m'est très difficile dans le reportage de voir l'arrivée où maman est sur le pas de la porte, et le départ où elle y reste, c'est exactement l'instant de déchirement que je ressens lorsque je quitte les miens, j'ai toujours la peur au ventre rien que de penser au jour où personne ne m'attendra plus sur le pas de cette porte, même si cela fait partie de la dure loi de la vie il ne doit pas être facile de se dire "c'est à moi de reprendre le flambeau pour que jamais ne s'éteignent les souvenirs".
**** Baisers et pensées à mes parents****
* * * Bises à toutes et tous * * *