Les anciennes Tanneries de Château-Renault * * *
Les anciennes Tanneries Peltereau-Tenneson
fermées en 1985, abritent aujourd'hui le Musée de la Tannerie.
Il est très impressionnant de voir le nombre d'étapes, d'instruments et de machines nécessaires afin d'obtenir des peaux de qualité telles qu'elles étaient produites en ces murs...
Je vais tenter de vous faire découvrir les principales étapes (bien que je m'excuse d'avance auprès des professionnels des erreurs que j'aurais pu laisser se glisser...) Le mieux, si possible, est bien sûr de vous rendre sur place lors d'une visite en cette belle Touraine.
Les peaux arrivaient saupoudrées de sel pour éviter qu'elles ne pourrissent.
A la Tannerie elle étaient ensuite lavées à la rivière : Le Reverdissage.
Aujourd'hui ...
Certains corps de bâtiments actuellement en pleine restauration...
Le Réglement de la Tannerie...
Les peaux étaient trempées dans des Pelains (grands bacs)
contenant différents bains avec de la chaux pour dissoudre la kératine : Le pelanage ...
Ceci pour aider à ôter les poils à l'étape suivante ;
Ici l'ouvrier plaçait la peau sur un chevalet (demie bûche recouverte de zinc + autres peaux dessous)
et râclait avec un coûteau à rebrousse-poil pour épiler la peau : L'Ebourrage.
Il replaçait la peau un moment dans l'eau pour qu'elle regonfle et se débarrasse des derniers poils puis passait un outil tranchant sur le revers pour retirer les petits morceaux de chair et de graisse qui auraient pu encore y rester collés, là encore pour éviter toutes dégradations : l'Echarnage. Une phase qui était assez difficile car il fallait enlever les chairs, atteindre le veinage mais surtout ne pas entamer la peau...
10 à 12 peaux pouvaient être préparées par jour/ouvrier...
Passées ces étapes, il fallait que la peau ne contienne plus de chaux, pour cela elle était trempée en rivière pour y être rincée.
Les poils (bourre) étaient récupérés pour les pinceaux et les petits morceaux de chair transformés en colle.
Ici le tonneau à foulons (avec des petits ergots en bois arrondis, vous pouvez les voir à l'extérieur également), remplacera la pénible phase d'épilation à la main et l'écharnage, pourra rincer les peaux chargées de chaux, et pour certaines les huiler (il tourne comme une énorme machine à laver...)
Scène d'autrefois : La technique de l'ébourrage et de l'écharnage...
Pour que les peaux atteignent un niveau de conservation maximal et devenir ce que nous appelerons plus tard le cuir, il fallait passer au tannage, fait à l'époque avec de l'écorce de chêne.
(Aujourd'hui les tanneries industrielles utilisent le chrome).
Pour fabriquer le Tan, des Ouvriers forestiers de la Région écorçaient les chênes (ci-dessus l'outil pour l'écorçage) les feuilles d'écorces s'enroulaient en séchant, puis étaient emmenées vers des moulins pour y être broyées : La poudre de tan.
Dans le panier de gauche : La poudre de tan,
Dans le panier de droite : Des écorces de glands riches en tanins provenant de Turquie.
L'ouvrier posait ensuite chaque peau saupoudrée de tan dans de grandes fosses, qui étaient ensuite entièrement remplies d'eau, les peaux ainsi conditionnées y reposaient pour certaines plus d'un an, la peau obtenue était d'une qualité irréprochable (robustesse, souplesse, beauté du grain du cuir).
Cette technique appelée Tannage lent, était la spécialité de la Tannerie de Château-Renault
et en faisait sa réputation.
Ici hommage mais aussi récapitulatif des outils indispensables du Tanneur...
Le courroierie ne voulait pas dire fabriquer des courroies, mais façonner le cuir, plusieurs actions intervenaient encore ... Le refendage, le derayage, le rebroussage, le buttage, le lissage, la sèche, le battage.
Le refendage : Chaque peau était coupée en deux parties égales de la tête à la queue, puis pendue pour qu'elle essore, en évitant absolument le soleil, elle était ensuite dépendue pliée, mise en pile avec d'autres pour répartir l'humidité jusqu'à la prochaine étape.
Le dereyage : Il fallait encore débarrasser la peau de ses derniers petits morceaux de chair et égaliser son épaisseur.
Une machine à lisser "moderne"...
Le Maître des lieux en action...
Le rebroussage :Après avoir brossé la peau avec un brosse de chiendent, le rebroussage s'effectuait avec un outils (la Marguerite) qui consistait à frotter la fleur du cuir (ancien côté poil) pour lui donner sa souplesse.
La "Marguerite" un travail très physique et très pénible.
Un peu de modernisme pour "alléger" le travail...
La machine à battre les cuirs ...
Je crois avoir compris que cet outil servait à mesurer les peaux...
Pas si facile de fabriquer des chaussures ...
Une visite vraiment intéressante pour redécouvrir un Métier Ancien, un Savoir-Faire Français de Qualité.
Un Musée témoin de ce que pouvait être également le travail pénible de ces hommes qui rencontraient de sérieux soucis de santé : le dos, la maladie du charbon...
Bravo aux guides vraiment très compétents ! Nous avons eu la chance en plus de rencontrer en ces journées du patrimoine, un Ouvrier qui avait connu la tannerie en activité, un courageux petit Monsieur vraiment adorable, une rencontre émouvante.
Pour les enfants un atelier teinture sur cuir...
Découvrir le Site du Musée de la Tannerie ? vous y rendre ? cliquez ici >>
Bises à bientôt * * *