La Vallée de la Chevreuse, Fais comme l'oiseau * * *

23 juillet 2006

La Vallée de la Chevreuse, Fais comme l'oiseau * * *

g58 Le rendez-vous était pour 11 heures, Tours via Toussus le noble, quelques heures de route pour y arriver, sous la chaleur et surtout la circulation dense des départs et retours de vacances.

Dire que nous avions dû décommander à cause du brouillard cet hiver, la météo cette fois nous annonce des orages. Quelle malchance !

Et puis finalement : Arrivée à la bonne heure, un temps magnifique !

L'Aérodromme fait partie de l'Aéroport de Paris, il a une activité comparable à celui de Roissy, mais il ne gère que des vols privés.

Ambiance décontractée dans les bureaux du grand hangar, tout le monde est aux petits soins, confortablement installés sur un divan en cuir nous voilà entrain de déguster un petit café, histoire d'attendre le pilote, très respectueux sur l'horaire lui-même.

Il commence par un cours d'une demi heure, au programme pourquoi un avion vole ? Les commandes principales, logique me direz-vous, pas tant que cela en fait...

Et puis le moment arrive où nous passons les portes interdites, pour aller faire connaissance avec le grand jouet qui fascine petits et grands. Lequel sera le nôtre ?

Il est là tout blanc, tout fier sous le soleil, il n'attend que nous, qu'est-ce-qu'il va nous réserver, la surprise ? la peur ? la joie ? l'envie d'aller un jour plus loin ?

Tout pilote est tenu d'examiner son appareil avant de prendre les airs.

Pas de jeu dans les volets,
Pneumatiques bien gonflés,
Niveau d'huile ok,
Pas d'impact sur les ailes,
Pas d'oiseau qui aurait fait son nid dans le moteur,
Filtre à air en bon état,
Courroie d'alternateur/entrainement tendue.

C'est tout bon, il est temps de prendre place.

Je me demande dernière minute si je vais oser entrer dedans, j'ai l'habitude des gros oiseaux pas des petits moustiques. Je suis une grande fille costaud et s'il ne décollait pas ?

Dis Eric ? (c'est le nom du pilote encore un ! il y a des "Eric" partout en ce moment, prénom de Monsieur Aile, prénom du Maître nageur de Flo...) "Tu crois que je vais rentrer dedans et qu'il va réussir à décoller ?" Il rit (je dois avoir un air bizarre - oui j'ai la trouille mais je suis curieuse et je dépasserai cette limite).

L'espace est restreint, le pilote, le pilote apprenti, et deux passagers.

Le pilote nous offre deux jolis sacs au cas où nous... Aille est-ce qu'il se pourrait que nous soyons malades ? Il n'a quand même pas prévu un looping ???

C'est fou le nombre de cadrans, je regarde l'apprenti à qui j'ai offert cette fameuse surprise, il a l'air content, je regarde mon fils à côté de moi, il ne perd pas une miette de l'aventure, mais serre le dents.

Nous plaçons nos casques, et nous voilà entrain d'écouter la tour de contrôle qui lance des tas d'infos, c'est très courtois, on ne rigole plus, les portes sont fermées, nos ceintures bouclées, Aile tu ne peux plus fuir.

Le moteur est lancé (on dirait au départ qu'il broutte) il devient régulier, c'est le moment du roulage, des derniers réglages des instruments, nous sommes en ligne, il s'accèlère tranquillement le petit moustique, et le voilà entrain de faire comme un grand, mais en plus doux, nous le sentons à peine.

Nous prenons de l'altitude, quelques trous d'air, on dirait un ascenseur mal accroché, nous arrivons enfin à notre altitude de croisière et là : C'est magique !

L'apprenti prend les commandes, il trace une ligne au feutre sur le pare-brise qui correspond à l'horizon qu'il ne faudra pas quitter, puis amorce son premier virage, on se sent voler, le monde nous appartient.

Nous apercevons Clairefontaine (centre d'entrainement de l'équipe de France de Football)

Puis le Château de Dampierre, on dirait des jouets, quelle chance nous avons, quelle expérience !

Eric le pilote me lance : "Aile à ta droite la photo pourrait être belle" "Aile tu as vu ?" "Vous n'avez pas peur derrière ?"

Peur ?? Mais non nous en prenons plein les mirettes, nous sommes aux Anges ! 35 minutes de pur bonheur.

Le pilote reprend les commandes pour l'atterrissage, oh là là le moteur ralenti, je regarde Eric le pilote pour voir s'il est inquiet, il est serein, le régime est normal, nous amorçons tout simplement la descente, la piste paraît miniature, on se demande jusqu'au dernier moment si elle sera suffisante, et c'est en douceur qu'il se posera pour nous faire reprendre la dimension qui est la nôtre.

Un petit fainéant s'est posé sur le fuselage ;0)
Les Ailes sont partout décidément.

Conclusion,

Nous sentons l'envie d'aller plus loin, de continuer l'apprentissage et rêver d'être seuls maîtres à bord.

C'était vraiment bien plus agréable que les gros boings, bien plus agréable que le fameux baptême de l'air sur Bondues que Papa avait voulu nous offrir (Maman et Olivier en étaient sortis très peu rassurés) le pilote de l'époque avait voulu nous faire le grand frisson avec des décrochages et virées intempestives !

C'était pour Monsieur Aile une vraie leçon, il en est sorti tout fier avec un diplôme attestant de ses premiers battements d'ailes ...